F2QH : RADIOAMATEUR DEPUIS 1960, DÉJÀ!

L'EXAMEN EN 1960 : LES ÉPREUVES DE MORSE ET DE TECHNIQUE

Le 20 Février 1960, se présente à l'appartement de mes parents l'intimidant Inspecteur des PTT, chargé des examens de radioamateur qui se passaient à cette époque au domicile des candidats. Ce monsieur très courtois me demanda de lui présenter mon manipulateur et mon vibreur Morse: J'avais acheté aux surplus un ancien manipulateur de la RAF en bakélite, dont la tête était de forme ovale, et dont je devais tenir fermement le socle avec la main gauche, tellement il était ferme (il n'était pas question de le visser sur la table de la salle à manger!). En guise de vibreur (ou buzzer), j'avais démonté la sonnette de mes parents, ôté le timbre de la sonnerie, vissé solidement la vis pointeau, ce qui produisait un son relativement aigu, mais assez "rocailleux".

Sans tarder, l'inspecteur sortit le sien de sa sacoche (assez semblable au mien, finalement) et me demanda de prendre à la lecture au son un texte en clair. Il est vrai que j'avais surtout travaillé sur la base de groupes de 5 lettres, et l'émotion s'ajoutant, j'avais une tremblotte incontrôlable. Heureusement, mon ami Oscar, prof de morse et prof de piano, m'avait donné quelques tuyaux, notamment de laisser passer deux ou trois lettres et de commencer à écrire avec du retard. Il m'avait également appris à écrire en caractères spéciaux, très courts, le principe étant de former les lettres d'un seul coup de crayon, sans lever celui-ci. Le texte partit très vite, mais la qualité de la manipulation de l'inspecteur était exceptionnelle. Finalement je passai l'épreuve de L.A.S. (lecture au son) sans difficulté, et l'Inspecteur m'accorda la note maximum....Ouf !

Vinrent ensuite les questions sur le code Q et les abréviations usuelles : j'avais l'habitude de l'écoute, et tout se passa sans encombre.

Puis ce fut le tour de la manipulation : Je m'étais entraîné à fond, et manipulais à grande vitesse depuis des années. Et bien, ma tenue de main et ma manipulation firent l'objet de remarques, disons de conseils, de la part de l'inspecteur. Néanmoins, pas de problème, j'obtins là aussi la note maximum.

Puis vînt l'épreuve technique : L'inspecteur me posa des questions d'après les schémas de mon émetteur : là ce fut une tout autre paire de manches :

Première question : Pourquoi avez-vous choisi le VFO CLAPP ? Pourquoi pas un ECO ? Expliquez-moi le fonctionnement de l'oscillateur ECO (avec une penthode, évidemment...). Alors comment avez-vous déterminé les valeurs des condensateurs du CLAPP, et celle de la self ?
Alors là, j'ai ramé fort : je me suis souvenu de la formule de Thomson, mais j'avais purement et simplement recopié le schéma de 100 MONTAGES ONDES COURTES.
L'inspecteur prit des notes et ne fit aucun commentaire.

Seconde question : expliquez le rôle du condensateur de découplage, avant le circuit accordé du PA? Je crois avoir fait la bonne réponse, mais avec beaucoup d'hésitation, l'inspecteur restait imperturbable.

Nous passions ensuite à la pratique, avec réglages de l'émetteur : à la mimique de l'Inspecteur, je ressentis une certaine inquiétude, et après un moment de silence, l'inspecteur m'annonça : vous avez passé avec succès les épreuves théoriques, je n'en dirai pas autant pour la partie pratique, mais je vous accorde la licence, car je tiens à encourager les jeunes de votre âge, mais il faudra apporter quelques modifications à l'émetteur, que je vous indiquerai !

FANTASTIQUE ! je contenai ma joie, et sachant que l'nspecteur appréciait un bon café, la visite se termina devant un petit noir que ma chère Maman qui avait pris une journée de congé ce jour là, avait préparé en coulisses..

Il ne restait plus qu'à attendre le courrier officiel d'autorisation d'émettre.

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