Il existe une multitude de modes numériques dans le domaine radioamateur.
Certains d'entre nous sont devenus experts. Ce n'est pas mon cas, mais ce que je recherche plus particulièrement
dans ces modes, c'est la possibilité d'assurer une liaison à une distance donnée (pas forcément très grande),
de la manière la plus fiable possible.
Jusqu'ici, j'ai expérimenté des modes classiques comme le RTTY, les modes PSK (31 - 64 -128), l'Olivia, le
Hellschreiber,
la DRM. Je laisse de côté la SSTV qui n'est pas à proprement parler un mode numérique.
Même si HAM RADIO DELUXE me donne toute satisfaction et permet de trafiquer dans la plupart des modes numériques,
j'ai été curieux de tester d'autres logiciels et d'autres modes, recherchant principalement celui qui sera
le plus efficace pour se faire entendre de la manière la plus fiable possible avec des petites puissances,
notamment lors de skeds avec des amis en voyage ou des stations réparties dans le monde.
Il se dit même que certains modes numériques seraient plus efficaces que la télégraphie Morse. Jusqu'ici, je
ne l'ai pas constaté, même en ROS développé par le radioamateur espagnol EA5HK, qui est pourtant reconnu
comme particulièrement performant. Mais n'ayons pas d'a priori, et mon expérience dans les modes numériques
reste encore modeste.
Voici la présentation d'écran du ROS :
Nous l'avons testé en sked avec mon ami Jef F5FS alors qu'il était en Martinique et en Polynésie. Toutefois,
même si le ROS fait partie des logiciels les plus efficaces, je n'ai pas encore trouvé un seul programme
de communication numérique qui puisse dépasser les performances de la bonne vieille télégraphie Morse, mais
peut-être que je me trompe ou que je ne maîtrise pas encore tous ces nouveaux programmes de communication.
Réussir un sked est beaucoup plus difficile que de se laisser aller au gré de la propagation. Certes, il est
toujours très agréable, d'entrer en contact avec une station perdue au milieu de l'Océan Pacifique, ou près de
l'Antarctique, mais assurer une liaison régulière avec une station située à une distance moyenne, par exemple
1000 à 3000 km, c'est une autre affaire.
Ce sera encore plus difficile si cette station se trouve aux antipodes, me direz-vous. Et bien pas forcément
en pratique. Il suffit de tendre l'oreille le matin de bonne heure sur la bande des 20 mètres, sur laquelle
on peut entendre régulièrement des stations d'Australie, de Nouvelle-Zélande, de Polynésie, etc..
Même sur une bande aussi sporadique que le 10 mètres, il n'est pas rare d'assurer un sked avec des stations
du sud de l'Afrique. Un contact régulier avec de telles stations peut être maintenu pendant des semaines.
Nous avons aujourd'hui grâce à Internet tous les outils de prévision de propagation possibles, et leur fiabilité
est souvent très satisfaisante.
Evidemment si l'on dispose de chaque côté de la liaison d'un gros amplificateur de puissance et d'une antenne
directive à grand gain, on a nettement plus de chances de réussir le contact. Par contre, ce qui est plus valorisant,
c'est d'assurer un sked avec une petite ou une moyenne puissance (souvenons-nous du TAHITI-NUI qui maintenait le contact
avec la France avec 1 watt seulement), mais dans ce cas, à part la télégraphie qui reste la reine des transmissions,
les modes numériques sont une aide précieuse.
Je n'ai pas encore d'expérience dans les modes WSPR, FT8 et autres qui permettent des liaisons à très longues distances avec des puissances de quelques milliwatts seulement. Par contre, j'ai obtenu de bons résultats en ROS dans
les trois dernières versions. Le programme est bien conçu, l'interface est très claire, et j'apprécie
particulièrement le contrôle de puissance automatique. On s'aperçoit alors combien il est possible d'effectuer
des liaisons lointaines avec des puissances inférieures à 5 watts.
Les modes numériques sont sans doute l'avenir de l'émission d'amateur. Des applications apparaissent régulièrement, le nombre de modes a sans doute
dépassé la centaine. Ce lien vers WIKIPEDIA LISTE DES MODES DE
TRANSMISSION RADIOAMATEURS permet de se faire une idée des modes existants, mais il y en a bien d'autres.
Alors, à nos claviers...
Il est à noter que certains modes numériques utilisent internet pour la synchronisation. Pourquoi pas, ne soyons pas rétrogrades, mais personnellement j'attache beaucoup d'importance
à l'autonomie des liaisons radio, et à la liberté d'échanger des messages quelle que soit leur durée, ce qui n'est pas toujours le cas avec les modes numériques
Imaginons une situation où Internet (donc aussi le téléphone !) serait défaillant, çà s'est déjà produit dans le monde, seules les liaisons radio TELEGRAPHIE - TELEPHONIE - et les modes umériques indépendants d'Internet pourraient encore fonctionner.