1955 fut vraiment le grand départ, au désespoir de mes professeurs, et de l'un de mes futurs parrains du
REF (Réseau des Emetteurs Français) l'ami André (REF 7xxx) qui me dira même :
"la passion de la RADIO te perdra, mais la RADIO te sauvera !".
Il ne croyait pas si bien dire...
Mon père avait été cameraman d'actualités pendant la seconde Guerre Mondiale. Au début des années 1950's, il avait
créé une petite entreprise de réalisation de films techniques et publicitaires et confiait la sonorisation à un
ingénieur du son moustachu, un certain Marcel, qui ressemblait terriblement à l'Oncle RADIOL du fameux livre
"LA RADIO, MAIS C'EST TRES SIMPLE!" de A.Aisberg.
Un dimanche soir de septembre 1955, mon père m'emmena lui rendre visite. Outre la sonorisation de films,
Marcel fabriquait des émetteurs et des récepteurs à boucle inductive HF pour l'interprétation simultanée,
notamment pour l'UNESCO et en sous-traitance pour les premiers installateurs de matériels de conférence,
tels que l'URA et la SIIS, voir documentation d'origine
(RECTO) puis (VERSO) et un peu plus tard la SATI. (cliquez sur les images pour agrandir)
Marcel avait aménagé son atelier dans le sous-sol de son pavillon des Coteaux d'Argenteuil : il avait installé
notamment des émetteurs (un par langue traduite), connectés à une boucle d'induction ceinturant les locaux.
Il nous fit écouter sa voix sur différents récepteurs miniatures à 4 et 5 canaux, avec casque ressemblant à ceux
des bombardiers de la Royal Air Force (casque Brown haute impédance). L'audition était parfaite, même sur un modèle
qui ne possédait aucune pile, le signal reçu étant suffisamment puissant pour exciter les écouteurs, grâce à un
simple détecteur à cristal (premières diodes semi-conductrices Westinghouse importées par la SATI), l'autre
équipé d'un tout nouveau composant : le TRANSISTOR qui se contentait de 4,5 volts - UNE REVOLUTION ! Les émetteurs
étaient mixés et accordés à la boucle par un système très sophistiqué de variomètres et de trèfles cathodiques qui
oscillaient au rythme de la parole : c'était vraiment MAGIQUE !
En rentrant le soir, mon père me dit dans la voiture: "si tu veux, tu pourrais construire un poste à galène,
comme je l'ai fait moi-même quand j'étais jeune. Nous pourrions demander des conseils à notre ami André,
qui prépare la licence de radioamateur".
Avant la radio, je me passionnais pour l'observation des plantes et des insectes avec le microscope que j'avais
reçu pour Noël, j'apprenais aussi le piano, mais la perspective de pouvoir plus tard capter et pourquoi pas
contacter des stations du monde entier devînt ma préoccupation diurne et nocturne, quitte à sacrifier un peu les
études !
Plouf, j'étais tombé dans le chaudron !