Combien d'élèves ou de futurs candidats à la licence de radioamateur m'ont dit : "Pour apprendre le Morse,
il faut avoir l'oreille musicale!"
C'est un peu vrai, et le fait d'avoir fait de la musique facilite grandement l'apprentissage de la lecture au son.
Toutefois, ce n'est pas irrémédiable. A partir du moment où on a appris à lire et à parler, que l'on a dansé
sur les rythmes d'aujourd'hui, il n'y a pas de raison, çà doit "marcher".
La preuve ? Ecoutez ce morceau de musique :
CQ Sérénade (français) ou bien :
(Version anglaise)
Le CQ sérénade, composé dans les années 50 par Maurice DURIEUX VE2QS, chef
d'orchestre de RADIO CANADA, est en quelque sorte l'hymne des radioamateurs. Si vous retenez cet air là, alors vous pouvez être certain d'être apte
à apprendre le Morse.
La réciproque est vraie : la musique c'est aussi du Morse : le site de Phil TULGA (en anglais, au besoin utiliser
votre traducteur automatique) vaut le détour :
Phil TULGA.
Apprendre à lire au son avant de manipuler, ce n'est pas ce que j'ai fait, étant gamin : j'ai commencé par manipuler l'alphabet du journal de Mickey
et j'ai eu par la suite toutes les peines du monde à transcrire les sons sur papier lors de la préparation à l'examen. Heureusement,
mon prof de piano mon ami Oscar ayant été appelé sous les drapeaux dans les transmissions, réussit à inverser
la tendance, mais ce fut laborieux.
Dans la mesure du possible, il faut d'abord apprendre la lecture au son, la transmission venant dans
un second temps.
De nombreuses méthodes ont été proposées, mais c'est comme la lecture : on n'a pas fini de mettre en balance
la méthode classique et la méthode globale. En réalité, il faut un peu des deux.
Il m'a fallu des mois de trafic pour saisir la musique des codes radioamateur. Par exemple,
lorsque le correspondant nous transmet notre report R.S.T. il ne faut pas entendre les lettres séparées
R - puis S - puis T, mais la musique DI DAH DIT- DI DI DIT- DAAH !, et de manière similaire pour les
autres expressions.
Mais quel plaisir de trafiquer le soir à la lueur des afficheurs et des écrans, de déchiffrer les messages
qui nous parviennent de toute la planète, parfois noyés dans le bruit du spectre radioélectrique.
C'est encore plus vrai dans les concours, où l'oreille doit trier parmi des dizaines d'appels, à des vitesses
phénoménales, dignes de la musique TECHNO!
Mais alors là, tout comme dans la danse, au lieu de la musique, n'est-ce pas plutôt du sport ?
D'ailleurs, dans certain pays, l'activité RADIOAMATEUR n'est pas régie par les autorités des Télécommunications,
mais par le Ministère des Sports !